5 pratiques pour augmenter la biodiversité fonctionnelle
Une fois votre état des lieux réalisé, vous pouvez vous lancer dans l’amélioration de cet ensemble vivant. Voici quelques leviers concrets à activer :
1. Introduire et entretenir des infrastructures agroécologiques
Les haies champêtres, bandes refuges ou bandes fleuries, mares et bosquets sont des zones clés où vivent et se reproduisent les auxiliaires. Une haie comportant des essences variées (comme le noisetier, le prunellier ou le sureau) permet aussi de fournir des abris à différents types d’espèces tout en limitant l'érosion des sols et en captant le carbone atmosphérique.
Astuce : pensez aux essences locales et mellifères, qui soutiennent les pollinisateurs. Selon l’INRAE, une haie de 100 mètres linéaires peut héberger jusqu’à 120 espèces d’insectes différents, rien que pour la pollinisation.
2. Pratiquer la diversité culturale
Les cultures systématiquement uniformes attirent des ravageurs spécifiques et appauvrissent les sols. Alternez les espèces cultivées en fonction des saisons avec des rotations adaptées. Associez complémentarités : par exemple, le trèfle en intercalaire enrichit les cultures en azote et protège la terre d’une exposition abusive au soleil.
3. Intégrer les arbres dans vos systèmes agricoles
L'agroforesterie, que je pratique ici en Dordogne, est un moyen puissant d'améliorer la biodiversité fonctionnelle. Les arbres accueillent les oiseaux insectivores, qui éliminent naturellement certains ravageurs, tout en jouant un rôle de brise-vent pour vos cultures. De plus, leurs racines soutiennent l'architecture du sol et favorisent la symbiose avec les mycorhizes.
Un exemple frappant : des études menées en Occitanie montrent que les vergers en agroforesterie attirent 35 % de pollinisateurs en plus que des cultures fruitières isolées.
4. Adapter vos méthodes de travail du sol
Un sol vivant est indispensable pour vos cultures et pour héberger une microfaune utile. Limitez le travail mécanique intensif, qui détruit l’habitat de nombreuses espèces. À la place, maintenez le couvert végétal autant que possible. Le semis direct sous couvert végétal, par exemple, protège les vers de terre, les champignons et les bactéries qui participent à recycler la matière organique.
5. Réduire les intrants chimiques
Les pesticides et herbicides réduisent non seulement les nuisibles mais détruisent aussi vos auxiliaires. En diminuant l’usage de ces substances, voire en adoptant la lutte biologique, vous préservez les espèces bénéfiques.
La Chambre d'agriculture d’Aquitaine a estimé qu’une réduction de 40 % des herbicides favorise une réapparition progressive d’insectes et d’oiseaux à court terme.