Les leviers pour stocker davantage de carbone dans les sols agricoles
Heureusement, des pratiques agricoles prometteuses permettent non seulement de limiter la dégradation des sols, mais aussi d’augmenter leur capacité à stocker du carbone. Ces solutions reposent souvent sur un retour aux principes fondamentaux des écosystèmes naturels.
Adopter des systèmes agroforestiers
L’agroforesterie, qui combine arbres, cultures et parfois élevage, est l’une des solutions les plus efficaces pour améliorer le stockage de carbone. Les arbres captent le CO₂ grâce à leur biomasse, tandis que leurs racines stimulent la vie microbienne du sol. En Dordogne, dans ma ferme, j'ai observé une nette augmentation des taux de matière organique dans les parcelles agroforestières par rapport aux cultures traditionnelles.
Mettre en œuvre des cultures de couverture
Les cultures de couverture, comme les légumineuses ou les céréales fourragères, offrent une double fonctionnalité : éviter l’érosion des sols et enrichir leur réserve en carbone. Ces plantes capturent le CO₂ et le transforment en matière organique, enrichissant ainsi durablement la fertilité du sol.
Réduire ou bannir le labour
L’agriculture de conservation, qui limite le travail du sol, permet de maintenir une stabilité de la matière organique et de réduire les émissions de CO₂ liées aux dégradations trop rapides. Les semis directs sans labour, par exemple, sont de plus en plus adoptés en France avec des résultats probants.
Favoriser les matières organiques
Amender les sols avec du compost ou du fumier bien décomposé stimule directement la séquestration de carbone. Ces apports enrichissent non seulement le sol en carbone, mais dynamisent également l’activité biologique nécessaire au stockage.
Réintégrer les prairies dans les rotations
Les prairies, en particulier permanentes, ont un énorme potentiel de stockage. Leurs racines profondes permettent non seulement de stabiliser le sol, mais aussi d’augmenter significativement sa teneur en carbone.