Des solutions agroécologiques pour s’adapter aux changements climatiques
1. Miser sur l’agroforesterie pour tamponner les extrêmes
Vous en avez sans doute entendu parler : l’agroforesterie est l’une des solutions les plus prometteuses face aux aléas climatiques. En intégrant des haies, des alignements d’arbres ou encore des bosquets au sein des exploitations, on peut créer de véritables infrastructures naturelles capables de jouer un rôle de « régulateurs climatiques ».
- Les arbres agissent comme des brise-vents, limitant les dégâts causés par les tempêtes et ouragans.
- Leur capacité à stocker de l’eau dans leurs racines améliore la rétention hydrique, essentielle en cas de sécheresse.
- Lors des canicules, ils offrent des zones d’ombrage, réduisant le stress sur les animaux et les cultures.
Sur ma ferme, l’insertion de haies autour des parcelles a d’ailleurs permis de diminuer jusqu’à 25 % l’exposition au vent des arbres fruitiers, tout en attirant des pollinisateurs sauvages.
2. Diversifier les paysages et les cultures
La monoculture est sans conteste l’une des pratiques les plus exposées aux catastrophes climatiques. À l’inverse, la polyculture favorise la résilience, notamment en répartissant les risques. Diversifier les espèces cultivées permet d’assurer qu’une partie des récoltes résistera si certaines plantes succombent à un aléa spécifique.
Les légumineuses comme le trèfle ou les haricots, par exemple, se sont révélées particulièrement robustes face aux sécheresses et peuvent fixer naturellement l’azote, contribuant à la fertilité du sol. Les associations avec des cultures pérennes (comme les vignes ou les arbres fruitiers) permettent également un enracinement plus fort dans le sol, réduisant l’érosion durant les fortes pluies.
3. Concevoir des systèmes de gestion de l’eau performants
L’eau étant à la fois trop rare ou trop abondante, il est essentiel de repenser entièrement les infrastructures et systèmes d’irrigation existants. Dans un contexte de sous-utilisation, la récupération des eaux de pluie et la création de bassins d’écrêtement peuvent jouer un rôle salvateur.
Des techniques anciennes comme les baissières – des tranchées creusées en courbe de niveau pour ralentir le ruissellement et stocker l’eau dans le sol – offrent également des solutions économiques et peu coûteuses.
4. Favoriser la biodiversité fonctionnelle
Une biodiversité riche et variée peut jouer un rôle déterminant dans la lutte contre les effets des changements climatiques. Par exemple, la présence de plantes couvre-sol préserve l’humidité terrestre lors d’une sécheresse et limite également l’érosion après une pluie intense.
Je suis souvent surprise sur le terrain par la résilience naturelle qu’apportent ces solutions basées sur les écosystèmes. Une parcelle de ma ferme en Dordogne, où j’ai introduit du trèfle blanc en tant que plante de couverture, a résisté beaucoup mieux aux chaleurs de l’été dernier que celles laissées « nues » entre les cultures principales.